Un film de Pierre Samson (1978, 41′)
À partir de son texte intitulé ‘Esthétique sur Carpaccio’, le philosophe Michel Serres explore l’espace de la ville de Venise et les tableaux de ce peintre du 15e siècle qui a figuré les cheminements de la communication humaine.
Dans le cade de l’exposition Autour de Raphaël. Estampes du musée Wittert au Grand Curtius, jusqu’au 16 janvier.
Un film de Bernard Gillain (2015, 60′)
“Charleroyal, Charles des ténèbres, Charleston…”. C’est ainsi que Léo Ferré surnommait son ami Charles Szymkowicz dans les correspondances qu’il entretenait avec lui. Ferré et Szymkowicz, deux artistes de la démesure. Deux univers qui s’entremêlent. Deux personnages “cul et chemise”. Dans Szymkowicz il y a du Ferré dans l’air et inversement. L’un ne va pas sans l’autre. Dans leurs deux univers, bouillonne un magma de matières musicales, poétiques et picturales. Du volcan Szymkowicz jaillit une lave de couleurs et de personnages qui interpellent. C’est une véritable coulée en fusion qui dégouline des toiles parfois gigantesques de ce peintre hors normes. Charleroi est son cocon d’enfance et de vie d’artiste. La Pologne est son histoire et celle de ses parents juifs polonais fuyant l’antisémitisme des années 30. L’Italie toscane est le territoire de son amitié profonde avec Ferré. Le film est une sorte d’autoportrait à la manière des peintres.
Un film d’Adrian Maben (1973, 45′)
Les machines envahissent tout, même le générique. Jean Tinguely est là, avec son énergie débordante : faisant ses machines, parlant de ses machines. Sur les chantiers, dans sa maison, dans son atelier, dans les villes et les musées où il les pose et les propose. Il raconte des choses très personnelles : l’éloge inattendu de la campagne, le transfert de son angoisse dans son travail, sa solitude, la réticence extrême de ses parents, l’importance de Niki de Saint Phalle. Une chronologie fantaisiste s’établit avec beaucoup d’extraits de films, d’images d’archives, de présentation de son travail : on passe de Marcel Duchamp à Yves Klein, de New York à Milan. Autour d’une belle interview centrale, des additifs documentaires, le tout nappé dans la musique onirico-mécaniste des Pink Floyd.
Séance avec deux films.
‘Le Miroir magique d’Aloyse’, un film de Florian Campiche (1967, 24’)
Rencontre avec Aloïse Corbaz, une des personnalités les plus importantes de l’art brut. Tourné quelques années avant sa mort dans l’hôpital psychiatrique dans lequel elle est enfermée, ce documentaire la montre au travail.
‘Bouche sans fond ouverte sur les horizons’, un film de Thierry Zéno (1981, 30’)
Le réalisateur belge Thierry Zéno part à la rencontre de Georges Moinet, schizophrène interné depuis quinze ans dans un hôpital psychiatrique Devant la caméra, l’homme jusqu’alors totalement muet retrouve la parole, montre ses dessins, explique ses méthodes et ses visions.
Un film de Marc Temmerman (2019, 55′)
Marc Ysaÿe, homme de radio et passionné de musique part à la rencontre de son ancêtre Eugène Ysaÿe. Grâce aux personnes rencontrées et aux lieux qu’il revisite, l’arrière-grand-père reprend petit à petit vie dans la tête de son descendant.
Un film de Jérôme Poggi et François Hers (2010, 38′)
Construit principalement autour du travail de l’artiste italien Massimo Bartolini dans la Chapelle Anselmetti, cet épisode des Nouveaux commanditaires aborde aussi les œuvres présentes dans la ville de Turin : celles de Lucia Orta (‘Totipotent Architecture’), Stefano Arienti (‘Multiplayers’) et Claudia Losi (‘Jardin Transatlantique’). Turin, ancien pôle industriel de l’Italie, vit désormais au rythme d’une paupérisation grandissante. La ville est traversée de friches, de trous, de lieux abandonnés. Plus théorique et foisonnant, l’intérêt de ce nouveau chapitre des Nouveaux commanditaires est double. D’abord, il met en scène l’enjeu des commanditaires à une échelle plus vaste, celle de la ville entière à travers plusieurs œuvres. Ensuite, il déplie toute la portée politique et les multiples enjeux de cette nouvelle pratique qu’installe le protocole des Nouveaux Commanditaires. En montrant comment tout un quartier s’empare de son histoire avec la Chapelle Anselmetti et d’autres exemples d’œuvres disséminées à travers la ville, c’est le rapport entre une population et son territoire qui est questionnée. Réappropriation et mise en partage d’un espace commun, réhabilitation des lieux et, à travers eux, enracinement des habitantes et habitants dans leur environnement. Comme le conclut l’une des médiatrices ici interviewée, “ce n’est pas l’art réalisé qui est politique, c’est la méthode grâce à laquelle il est réalisé qui est politique.”