Contacts – Christian Boltanski

Contacts – Christian Boltanski

  • 13'
  • 2002
  • VF
Réalisation : Alain Fleischer

Banc-titre : Fréderic Belin | Montage : Arthur Guibert | Son : Yves Comeliau | Production : Arte France, KS Visions, Centre National de la Photographie | Pays : France

  • 13'
  • 2002
  • VF

Résumé

Contacts est une série sur les photographes. Cet épisode est consacré au travail de Christian Boltanski. Ses photos permettent de pénétrer l'univers de l'artiste, un univers marqué par la mort, le temps, la mémoire et l’anonymat.

Avis

Alain Fleischer et Christian Boltanski se connaissent depuis toujours, ou presque. Alain Fleischer a filmé l'artiste dans l’intimité, a réalisé plusieurs films sur lui. Ils ont aussi signé ensemble des courts métrages expérimentaux. Dans le cadre de la série Contacts, le cinéaste livre un film simple, au principe narratif évident, réalisé principalement par banc-titre. Sur l’écran, il fait défiler des visages, des portraits, des instants banals de vie familiale, de moments de bonheur arrachés au continuum du temps. La caméra se balade sur ces images, les saisit dans leur ensemble, se rapproche jusqu’à les dissoudre, s’en éloigne tandis que la voix off de Christian Boltanski raconte son travail, la genèse de ses œuvres comme 'Menschlich' (qui veut dire humain en allemand), une installation murale faite de centaines de photos d’anonymes (Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 1998.) Si ce court métrage est passionnant, c’est qu’il réussit à ramener simplement toutes les obsessions de l’artiste dans le faisceau de ses portraits photographiques : la mort, le temps, la mémoire, l’anonymat, la normalité, la trace et le reste, la photographie "qui sauve et tue", l’interrogation sur les codes de la représentation, le travail de l’exposition... Les commentaires de l’artiste éclairent chaque photo en les creusant de ses diverses dimensions, tel un bain révélateur qui leur donnerait son sens et sa profondeur. Ce qui construit une image comme objet du regard, c’est l’intentionnalité qui la montre et la met en lien avec d’autres. Derrière la voix posée de Christian Boltanski, on devine une fenêtre ouverte sur un jardin. Quelques oiseaux babillent et viennent construire l’envers de l’image, celle d’où provient cette voix. La caméra, elle, feuillette ces portraits, tel un album intime de l’artiste. À la manière de l'artiste dans son travail, le film accumule les visages, et par là-même, les sauve, lui aussi, de la nuit de l’oubli. Il répète ainsi le geste artistique en même temps qu’il l’explicite. Le calme de l’artiste, l’omniprésence de sa voix, le procédé cinématographique tout en douceur, ce chant d’oiseaux dans le lointain, tout contribue à construire une intimité que nous partageons. Mais les noirs et blancs granuleux, flous, parfois surexposés, la proximité des visages photographiés, le morcellement des visages décadrés, ces bouts d’humains, nous hantent avec la même force que les fantômes, renouant avec la magie première de la photographie.

Christian Boltanski °1944France
Collections d’objets, de boîtes à biscuits, de tiroirs, de livres ou de vêtements sont autant de reliques qui nous plongent dans le passé, qu’il soit personnel ou collectif, réel, fictif, dramatique ou comique. Les installations de Christian Boltanski nous isolent du temps présent pour ouvrir un espace de méditation, la mythologie personnelle rejoint la grande histoire. Il s’intéresse à la trace et à l’oubli, à la disparition. "La photographie de quelqu'un, un vêtement ou un corps mort sont presque équivalents : il y avait quelqu'un, il y a eu quelqu'un, mais maintenant c'est parti", dit-il. Pour évoquer la tragédie d'Ustica, il reconstitue la carcasse d’un avion dans un musée de Bologne dédié aux victimes. En 2015, Christian Boltanski investit le MAC’s à Mons avec ‘La Salle des pendus’.
Alain Fleischer °1944France
Tout en poursuivant des études de linguistique, Alain Fleischer pratique la peinture, la photographie et le cinéma. Dès les années 1960, ses films se placent dans le courant expérimental et d’avant-garde. Il propose des œuvres d’expression personnelle ou de réflexion sur les travaux d’autres créateurs comme les frères Poirier, Christian Boltanski, Klossowski... Il a fondé et dirige aujourd'hui l'école Le Fresnoy à Tourcoing.
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    - Un film : 5 € la semaine

    - Court-métrages (<30 min) : 2€

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