Un film de Camille Guichard (2000, 52′)
Un film de Camille Guichard (2000, 52′)
Contacts – Christian Boltanski, Alain Fleischer (2002, 13′)
La danse des ombres, un film de Simone Mohr (1989, 46′)
Un film de Julien Devaux (2005, 55′)
Un film de Roberto Delvoi (2021, 59′)
Un film de Pierre Assouline (2013, 52′)
Un film d’Hugues Nancy (2016, 81′)
Un film d’Avril Tembouret (2018, 86′)
En 1990, Yves Chaland, dessinateur et prodige de la bande dessinée, disparaît à l’âge de 33 ans. Vingt cinq ans plus tard, son souvenir est étonnement vivant.
Une grande traversée du cubisme, de ses origines jusqu’à sa banalisation à l’Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925, en passant par les peintres, les tableaux majeurs, les lieux, les événements…
Le cubisme a certainement été la plus importante révolution plastique du XXe siècle proposée sur la surface plane d’un tableau. Le film est un voyage à vive allure à travers ce mouvement, depuis ses origines (Paul Cézanne, “l’art nègre”, l’art des Cyclades) jusqu’à sa banalisation à l’Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925 en passant par les tableaux et les peintres majeurs : Pablo Picasso, Georges Braque, Juan Gris, Marcel Duchamp, Fernand Léger, etc. Le film ne s’en tient pas aux artistes mais aborde également le contexte environnant avec le marchand Daniel-Henry Kahnweiler, les lieux (Le Bateau Lavoir, La Ruche), les événements (la représentation du ballet ‘Parade’ d’Éric Satie imaginé par Jean Cocteau, avec des décors et costumes signés Picasso). Cette matière très dense est portée par des interviews d’historiens et de témoins, des bandes d’actualité, beaucoup de vues de Paris, des extraits de films sur les peintres et, évidemment, des tableaux. Le commentaire, truffé de citations, est historique et informatif.<
Pol Bury, la poésie de la lenteur est un film riche d’images et de témoignages, qui donne à sentir le travail de cet artiste hors norme, protéiforme, mais obsédé par une seule et même quête, celle de la perception du temps. Cousu de multiples entretiens avec celles et ceux qui lui furent proches (Pierre Alechinsky, André Balthazar, Velma Bury, Adrien Maeght), le film permet de saisir le parcours d’un artiste qui a traversé trois mouvements artistiques fondamentaux du 20e siècle en Belgique. D’abord, le surréalisme, après sa rencontre très marquante avec Achille Chavée. Ensuite, CoBrA, mouvement auquel il participa activement au côté de Christian Dotremont. Enfin, la pataphysique en fondant, avec André Balthazar, l’Académie de Montbliart et le Daily-Bul. Trois époques, trois mouvements traversés par cet esprit irrévérencieux, désinvolte et une quête infinie du renouveau et d’affranchissement de toutes les contraintes. En un mot, l’esprit Bul, qui comme le définissait André Balthazar est “une façon de perdre l’équilibre (…), une façon d’en dire assez pour ne pas en dire trop.” Une définition prise à la lettre par le réalisateur Arthur Ghenne qui insère aux témoignages, les images des œuvres de Bury. Ces œuvres traversent parfois les entretiens en surimpressions ou en superpositions et livrent, souvent avec humour, les différentes évolutions et la quête d’un homme qui apparaît, au fil du film, comme un génial facétieux. Scandé par des interviews de l’artiste qui explique son travail, ‘Pol Bury, la poésie de la lenteur’ est un document bourré d’informations, qui se permet des clins d’œil pince sans rire (“à la Bury”), notamment quand il déforme un portrait pour imiter ses ramollissements, introduit des caméos dans les images ou s’amuse à cadrer et décadrer les œuvres en regard des témoignages.
Un film de Adrian Maben (1986, 60′)
Paul Delvaux raconte sa vie, ses souvenirs, parle de son travail, des thèmes qui sont les siens, tous venus d’un détail autobiographique. Il peint les trains, les trams, les villes désertes, le personnage savant sorti tout droit des éditions Hetzel, les squelettes qui, pour lui, ne symbolisent pas la mort mais dramatisent la vie, et des femmes belles, immobiles et absentes. Son discours est simple, touchant, lumineux. On le suit dans ses différentes maisons, de celle de sa grand-mère à la dernière à Furnes, en passant par la maison Périer qu’il a décorée. Traversent le film, sa femme Tam, Alain Robbe-Grillet qui voulait lui confier les décors de ‘L’année dernière à Marienbad’, une jeune femme modèle qui parle de leur rapport filial. Adrian Maben reste dans le reportage classique : interviews, extraits de films (Henri Storck, Jean Antoine, Georges Benedek), présence de nombreux tableaux et dessins. Les images ne sont pas très originales, mais on apprend beaucoup de choses. Paul Delvaux est heureusement très présent et on se rend compte de l’énorme force de travail de ce vieux monsieur aux yeux bleus, qui peint et dessine inlassablement, et a une douce philosophie de la vie parce que sa vie a été douce.