
Lieu: Fenêtre sur Doc


Kinshasa Beta Mbonda
Un film de Marie-Françoise Plissart (2019, 52′)

Marceline, une femme, un siècle
Un film de Cordelia Dvoràk (2018, 58′)
“Rouquine, juive, gauchère, étrangère.” Ce portrait croqué en vitesse de Marceline Rozenberg, c’est elle-même qui nous l’offre : Marceline n’a jamais eu besoin des autres pour se définir ou pour trouver sa place dans le monde. Née de parents juifs polonais immigrés en France, rescapée des camps nazis, camarade de déportation de Simone Veil, compagne du cinéaste Joris Ivens, Marceline Rozenberg va devenir Marceline Loridan-Ivens, et rester toute sa vie une femme libre, engagée ainsi qu’une cinéaste passionnée. Car ce n’est pas au départ par l’écriture ou la parole publique qu’elle va rompre le silence sur sa déportation, mais par l’intermédiaire du cinéma, et plus spécialement dans un documentaire de cinéma-vérité signé Jean Rouch et Edgar Morin intitulé ‘Chroniques d’un été’. Si ‘Marceline une femme un siècle’ est, bien entendu, le portrait d’une artiste et d’une témoin majeure du 20e siècle, il est aussi un film sur le cinéma et la survie grâce à cet art. Le récit, agrémenté d’archives filmées exceptionnelles, de photographies inédites et du témoignage de ses proches se nourrit surtout de l’énergie et de la verve de cette femme alors âgée de 90 ans qui n’a rien perdu de son impertinence pour parler d’histoire, de politique ou d’art. Ses films sur l’indépendance algérienne, la lutte pour l’indépendance vietnamienne ou encore de la Révolution culturelle en Chine resteront les témoignages de sa vision du monde et de la liberté. Marceline Loridan-Ivens est morte en 2018.

Ex-voto
Un film de Caroline D’hondt (2010, 52′)
Alfredo Vilchis est l’un des derniers peintres mexicains d’ex-voto. Il perpétue cette tradition consistant à peindre de petits tableaux offerts en remerciement à un saint ou une vierge pour son intervention miraculeuse.Observatrice discrète de ce monde où profane et divin tout à coup se rencontrent, la réalisatrice ne cède ni au didactisme, ni aux préjugés. Avec respect et humilité, prenant le temps qu’il faut, elle se fait, à l’image de son personnage, la recenseuse, la glaneuse de la parole, avançant d’entretiens en entretiens, choisis pour leur force narrative et leur puissance évocatrice. Ainsi, Ex-voto se tient tout entier dans la chronique des bonheurs et malheurs des petites gens, à l’écoute d’une parole archaïque, celle qui se chuchote et se pleure et vient se déposer dans l’espérance d’un monde meilleur, hors du monde.

I don’t belong anywhere : le cinéma de Chantal Akerman
Un film de Marianne Lambert (2015, 67′)
Chantal Akerman nous fait remonter le fil de son parcours nomade, de Bruxelles à Tel-Aviv, de Paris à New York. Se confrontant à son public, elle analyse ici le sens de son existence comme de son œuvre et revient aux origines de son langage cinématographique pour tenter une définition de ses partis pris esthétiques.

Dora Maar, entre ombre et lumière
Un film de Marie-Ève de Graeve (2019, 52′)
Plongez au cœur de l’œuvre photographique et picturale de Dora Maar avec ce film qui retrace le parcours fulgurant d’une personnalité hors-norme. Libérée, l’œuvre s’impose à nous, incontournable et singulière, dévoilant une artiste totale et aux multiples facettes.

Sophie Calle. Sans titre
Un film de Victoria Clay Mendoza (2012, 52′)

Mitten
Un film de Olivia Rochette & Gérard-Jan Claes (2019, 53′)
Sur un plateau nu, une danseuse et des danseurs, une chorégraphe et un musicien travaillent ensemble sur les six suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach, cherchant à faire dialoguer les corps et la musique.

Dreaming Murakami
Un film de Anjaan Nitesh (2017, 56′)
Depuis plus de vingt ans, Mette Holm est la traductrice danoise attitrée de l’écrivain japonais Haruki Murakami. Femme posée et méticuleuse, d’un calme en apparence inaltérable, elle cherche constamment à trouver le mot et la phrase permettant de faire ressentir aux lecteurs et lectrices, l’univers onirique si particulier de l’auteur. Plus qu’un travail, son métier est un mode de vie qui la conduit dans des endroits insolites, à la rencontre d’autres personnes qui, comme elle, tentent de percer les mystères de sa langue. Mette Holm peine à trouver les mots parfaits. Autour d’elle, la frontière entre réalité et fiction commence peu à peu à se brouiller. C’est que l’univers de Murakami est plus qu’une atmosphère, c’est un monde prégnant dans lequel on s’immerge dans le doute avec délices mais peut être aussi un peu d’effroi. Avec beaucoup d’intelligence, Nitesh Anjaan se joue des frontières entre fiction et documentaire, imaginaire et réalité pour nous entraîner dans cette quête. Il parvient à montrer, avec humour, à quoi ressemble la vie intérieure d’une personne entièrement dédiée à la retranscription d’un imaginaire qui n’est pas le sien, et au centre de cette recherche il se joue du pouvoir des mots et de leur puissance à convoquer dans le réel ce qu’ils évoquent.

Le Cadeau
Un film de Myriam van Imschoot (2018, 48′)
Le Cadeau est une ode au ‘youyou’ ce cri strident pratiqué par les femmes pour exprimer la joie et d’autres émotions intenses. Quatre portraits de femmes évoquent leur relation personnelle au youyou et à leur voix. Leurs histoires trouvent un aboutissement dans une performance collective du groupe bruxellois YOUYOU. Du haut des toits de Bruxelles, de leurs voix puissantes, elles lancent leur chant sur la ville comme l’on jette un sortilège.