Touche-à-tout arrivé à la composition malgré lui comme il le raconte, Walter Hus n’est jamais là où on l’attend. À la fois compositeur de musique classique et d’opéra, il a aussi créé des œuvres avec des dessinateurs, des écrivains, des musiciens rock ou techno, des DJ ou des chorégraphes, ne méprisant aucun art et ne faisant aucune hiérarchie entre eux. Le projet d’un nouveau “cyborg-opéra” l’amène ici à travailler avec la chorégraphe belge Isabella Soupart dans le cadre d’une résidence artistique. C’est l’occasion pour la réalisatrice de plonger dans les méandres des souvenirs – ici symbolisés par des couloirs – et de partir dans un voyage musical en compagnie de cet homme qui ne tient pas en place et semble avoir trois idées à la seconde, douze projets par minute. Issu de la classe populaire, cet homme arrivé à la musique par amour pour sa professeure de piano raconte avant tout qu’elle s’inscrit dans le corps et est faite pour être vécue collectivement
Lieu: Fenêtre sur Doc
By the throat
C’est un mot, Schibboleh, difficilement prononçable, qui servit de checkpoint dans la Bible pour reconnaître ses ennemis. C’est une expression qui désigne aujourd’hui un signe verbal d’appartenance. Avec By the Throat, et à travers des exemples et des images captés aux 4 coins du monde, Effi et Amir nous emmène à la découverte d’une frontière solide, et pourtant invisible : celle qui définit les sons que nous pouvons émettre et les mots que nous pouvons prononcer. Un voyage troublant et passionnant au pays des phonèmes, du continuum linguistique et de la dysphonie.
Un événement mensuel en collaboration avec Cinergie.be
Lettre à Nikola
Pendant deux ans, Hara Kaminara aura été la photographe de l’Aquarius, ce navire qui a sillonné la Méditerranée pour porter secours aux embarcations fragiles et bondées qui cherchent à rejoindre l’Europe en risquant tous les périls. Ce film poignant sous le signe des violences de notre monde questionne ce que peut le documentaire, car Lettre à Nikola est une réflexion profonde et grave sur le pouvoir des images, sur ce que signifie aujourd’hui témoigner.
Un événement mensuel en collaboration avec Cinergie.be
PRISM
Kinshasa Beta Mbonda
Un film de Marie-Françoise Plissart (2019, 52′)
Marceline, une femme, un siècle
Un film de Cordelia Dvoràk (2018, 58′)
“Rouquine, juive, gauchère, étrangère.” Ce portrait croqué en vitesse de Marceline Rozenberg, c’est elle-même qui nous l’offre : Marceline n’a jamais eu besoin des autres pour se définir ou pour trouver sa place dans le monde. Née de parents juifs polonais immigrés en France, rescapée des camps nazis, camarade de déportation de Simone Veil, compagne du cinéaste Joris Ivens, Marceline Rozenberg va devenir Marceline Loridan-Ivens, et rester toute sa vie une femme libre, engagée ainsi qu’une cinéaste passionnée. Car ce n’est pas au départ par l’écriture ou la parole publique qu’elle va rompre le silence sur sa déportation, mais par l’intermédiaire du cinéma, et plus spécialement dans un documentaire de cinéma-vérité signé Jean Rouch et Edgar Morin intitulé ‘Chroniques d’un été’. Si ‘Marceline une femme un siècle’ est, bien entendu, le portrait d’une artiste et d’une témoin majeure du 20e siècle, il est aussi un film sur le cinéma et la survie grâce à cet art. Le récit, agrémenté d’archives filmées exceptionnelles, de photographies inédites et du témoignage de ses proches se nourrit surtout de l’énergie et de la verve de cette femme alors âgée de 90 ans qui n’a rien perdu de son impertinence pour parler d’histoire, de politique ou d’art. Ses films sur l’indépendance algérienne, la lutte pour l’indépendance vietnamienne ou encore de la Révolution culturelle en Chine resteront les témoignages de sa vision du monde et de la liberté. Marceline Loridan-Ivens est morte en 2018.
Ex-voto
Un film de Caroline D’hondt (2010, 52′)
Alfredo Vilchis est l’un des derniers peintres mexicains d’ex-voto. Il perpétue cette tradition consistant à peindre de petits tableaux offerts en remerciement à un saint ou une vierge pour son intervention miraculeuse.Observatrice discrète de ce monde où profane et divin tout à coup se rencontrent, la réalisatrice ne cède ni au didactisme, ni aux préjugés. Avec respect et humilité, prenant le temps qu’il faut, elle se fait, à l’image de son personnage, la recenseuse, la glaneuse de la parole, avançant d’entretiens en entretiens, choisis pour leur force narrative et leur puissance évocatrice. Ainsi, Ex-voto se tient tout entier dans la chronique des bonheurs et malheurs des petites gens, à l’écoute d’une parole archaïque, celle qui se chuchote et se pleure et vient se déposer dans l’espérance d’un monde meilleur, hors du monde.
I don’t belong anywhere : le cinéma de Chantal Akerman
Un film de Marianne Lambert (2015, 67′)
Chantal Akerman nous fait remonter le fil de son parcours nomade, de Bruxelles à Tel-Aviv, de Paris à New York. Se confrontant à son public, elle analyse ici le sens de son existence comme de son œuvre et revient aux origines de son langage cinématographique pour tenter une définition de ses partis pris esthétiques.
Dora Maar, entre ombre et lumière
Un film de Marie-Ève de Graeve (2019, 52′)
Plongez au cœur de l’œuvre photographique et picturale de Dora Maar avec ce film qui retrace le parcours fulgurant d’une personnalité hors-norme. Libérée, l’œuvre s’impose à nous, incontournable et singulière, dévoilant une artiste totale et aux multiples facettes.
Sophie Calle. Sans titre
Un film de Victoria Clay Mendoza (2012, 52′)